Peinture française du 17ème (Ecole du Louvre)
Arnauld Brejon de Lavergnée, conservateur au Louvre, directeur du dept des collections, Mobilier national.
Son show sur la peinture française du 17ème pour les auditeurs de l'Ecole du Louvre...
Ca commençait mal ; comme tous les autres, il s'est excusé de devoir condenser tout son savoir de spécialiste en 1 heure et quart de cours (pour balayer un sujet si large, comprenez le problème) et a même ajouté qu'il ferait un exposé non scolaire, qu'il allait nous faire partager son expérience, nous faire prendre du recul, et même nous apprendre à regarder un tableau (vaste entreprise).
J'ai donc cru qu'on n'échapperait pas aux deux écueils que je crains le plus dans ces cours de spécialistes s'adressant à des néophytes :
- le manque de synthèse... nous dire un maximum de choses le plus vite possible de peur d'être accusé d'en avoir oublié, et son corrolaire :
- les disgressions sur des détails qui allaient m'embrouiller plus qu'autre chose et particulièrement sur son expérience, comme il est de la vieille école...
Car moi ce dont j'ai besoin, ce n'est pas de prendre du recul, c'est d'apprendre les bases.
Mais ce fut frais, synthètique, discrètement humoristique, on a eu le temps de prendre tranquillement des notes, et l'injonction de prendre certaines notes :
- "On ne visite jamais assez Fontainebleau, on ne visite jamais assez Fontainebleau, on ne visite jamais assez Fontainebleau"
- "apprenez à regarder un tableau comme un tableau et non comme une image" (hum... pas pour tout de suite à mon avis !)
- "Allez au Louvre, vous avez la chance d'être dans cette ville, il faut aller voir les oeuvres, c'est mieux que n'importe quelle reproduction - si vous etes disponibles intérieurement".
- "ne pas visiter un musée pendant 4h".
Sur ces deux derniers points, je suis déjà militante au cas où vous n'aviez pas compris, et sur le deuxième j'allais le placer, c'est sûr ; mieux vaut voir peu d'oeuvres, pour bien les voir. Quand j'ai visité Pompidou dimanche j'étais parfois au pas de course mais justement pour ne pas user mes yeux et mon attention sur des oeuvres que je n'avais pas envie de regarder (et la conserver pour le reste).
Quelques clés pour comprendre la peinture du 17ème :
- "Le Caravage n'a pas quotidianisé le religieux, il a introduit la religion dans le quotidien" très utile à mon sens, ainsi que "le 17ème c'est la réconciliation de l'art et de la vie" d'un certain Vitcover que je n'ai pas retrouvé...
- Il y un avant et un après 4 artistes : Caravage, Carrache, Rubens et Elsheimer. La peinture européenne a été métamorphosée par ces 4 artistes. En France, les artistes nés à partir de 1590, Simon Vouet, Vignon, Tournier, Reigner, Guy François, Valentin, se rendent à Rome (et non à Fontainebleau) pour se former. [...]
- Vouet revenu à Paris en 1627 passe du caravagisme (noir, dramatique) à une peinture plus claire qui relève à la fois du pré-baroque et du classique. [...] Le caravagisme était dans une impasse, il avait pour conséquence la privation de paysages [...]
Et aussi :
- "Monsieur l'appariteur (au mec de la régie qui projette les diapos) vous pouvez juste remettre le tableau à l'endroit ? il est trop beau, on ne peut pas vivre sans"
- Freminet il est bavard, il veut dire, il nous fatigue (en comparaison avec Valentin)
Malheureux celui qui a séché ce soir ! Et j'en connais un...
Ressources :
Voir une page perso très bien faite, facile d'accès, avec une mini bio des caravagesques français et quelques photos de leurs oeuvres.
Les oeuvres de la section du Louvre consacrée aux Caravagesques français.
Le Monsieur de la régie diapo (rendons-lui hommage) et M. Brejon, recommandent la lecture de Rome, 1630, d'Yves Bonnefoy.
Moi je vous recommande ce petit livre (4,56 €) sur le Caravage (mi-prose, mi-images), c'est passionnant !